« Faut pas rêver » vous entraîne dans les joyeuses sarabandes du carnaval
De Dunkerque à Rio, de Nice à la vallée d’Aoste, en passant par la Guyane : on est le carnaval ! Chaque année, des milliers de participants, toutes générations confondues, se lâchent dans cette folie dansante et enivrante. Mathilde Faivre, rédactrice en chef adjointe du magazine « Faut pas rêver », nous présente les coulisses de ce numéro costumé. Mercredi 19 avril à 21.10 sur France 3.
Pour conserver ses attraits, le carnaval doit-il forcément s’adapter au monde moderne et technologique ?
Mathilde Faivre : Cela dépend des lieux. Regardez ce qui se passe à Nice : aujourd’hui, la technologie – telle les imprimantes 3D ou les chars télécommandés – fait partie de l’événement. Mais il est vrai également que, pour tous les carnavals que nous avons mis en lumière au cours de cette émission, la tradition et de la transmission sont apparues comme des valeurs essentielles ! À Dunkerque, par exemple, l’héritage maritime de la ville est omniprésent. On est fiers des marins qui ont sillonné les mers du monde pour pêcher et rapporter de la nourriture, parfois au péril de leur vie ! Ces trois mois de fête leur rendent hommage.
Pour organiser ce tour du monde, les choix ont-ils été difficiles ou certains ont-ils été des évidences ?
M. F. : Un peu des deux ! Oui, parler du carnaval sans aller à Rio semblait irréaliste ! Cependant, nous avons choisi de raconter le défilé sur le célèbre Sambodrome autrement : à travers celui des enfants des favelas. Le lendemain de la parade des grandes écoles de samba, c’est à leur tour de s’illustrer sur la célèbre avenue. Un moment très émouvant, car, pour eux, marcher dans les pas de leurs aînés est un rêve absolu mais aussi une manière de s’élever socialement. Parallèlement, nous avons choisi d’aller voir un tout petit carnaval dans la vallée d’Aoste, connu des seuls habitants de cette région isolée et reculée. On y célèbre, en s’en moquant gentiment, un personnage très célèbre qui passa par là au tout début du XIXe siècle avec son armée : l’empereur Napoléon !
Ni chars, ni défilés, ni parade : à Dunkerque on FAIT le carnaval. Gare à celui qui aurait oublié de se costumer…
Le spectre des carnavals était en effet très large… Nous avons surtout essayé d’aborder des thèmes à chaque fois différents : l’héritage familial à Nice avec une famille qui réalise les chars depuis cinq générations ou encore les femmes qui mènent le bal, au sens propre comme au figuré, lors des soirées « paré-masqué » à Cayenne !
Quant au choix de réaliser toutes les séquences avec Philippe Gougler depuis le carnaval de Dunkerque : cela relève d’une évidence ! Ni chars, ni défilés, ni parade : à Dunkerque on FAIT le carnaval. Gare à celui qui aurait oublié de se costumer ! On y chante, on y danse, on y chahute, on s’y embrasse… L’ambiance est unique. Le tout dans une atmosphère bon enfant et chaleureuse, comme les gens de la région.
Les cameramen aussi ont dû se faufiler au milieu des hordes qui envahissent les rues et les places de la ville. Imaginez 50 000 personnes massées au pied de l’hôtel de ville, en attendant le moment tant attendu du jet de harengs !
Entre le niveau sonore et la foule, ce doit être un sacré challenge de filmer ?
M. F. : Posez la question à nos ingénieurs du son ! Pas une seconde de répit sans musique… Un véritable challenge pour eux ! Les cameramen aussi ont dû se faufiler au milieu des hordes qui envahissent les rues et les places de la ville. Imaginez 50 000 personnes massées au pied de l’hôtel de ville, en attendant le moment tant attendu du jet de harengs ! Ou encore 10 000 carnavaleux réunis dans une salle de spectacle pour participer au célèbre bal des Corsaires… Une vraie prouesse de la part de nos équipes, qui ont réussi à nous offrir des images aussi exceptionnelles dans des conditions si particulières.
Vous montrez tout autant les « carnavaleux » que ceux qui travaillent pour que les autres profitent…
M. F. : C’est important d’aller voir du côté des coulisses. Tous ces moments uniques ne pourraient exister sans la mobilisation de tous ces bénévoles qui œuvrent dans l’ombre. À Dunkerque, certains travaillent toute l’année pour faire vivre l’événement, qui, il ne faut pas l’oublier, dure… trois mois. Autre particularité de ce carnaval : tous les bénéfices sont reversés à des associations caritatives. Ici, la générosité est une valeur essentielle !
C’est à chaque fois un événement où les codes explosent, voire s’inversent, comme en Guyane ?
M. F. : C’est exactement ça : le carnaval désinhibe ! Le fait de se costumer, de se maquiller, de pouvoir changer d’identité et de genre : c’est magique, non ? Alors, pourquoi ne pas inverser les rôles comme le font les Touloulous en Guyane… À l’occasion des bals du carnaval qui dure aussi trois mois, ce sont elles qui choisissent leurs cavaliers. Pas un centimètre de peau ne permet de les identifier. C’est la règle : l’anonymat de ces femmes doit impérativement être respecté. Et les hommes n’ont pas l’air de s’en plaindre !
L’équipe de Faut pas rêver a-t-elle pu profiter de la fête ?
M. F. : Ils ont travaillé dans des conditions extrêmes en raison de la foule et du bruit. Ce qui ne les a pas empêchés de partager aussi des moments de convivialité. Mais inutile de vous dire qu’ils sont rentrés… rincés (de fatigue !). Mais très heureux de cette expérience. Ils sont prêts à recommencer l’année prochaine !
Propos recueillis par Béatrice Cantet
Faut pas rêver : Carnavals à la folie
Reportages
- Carnaval de Nice : une affaire de famille !
Réalisation : Julie Roth et Manon Descoubes – FranceTV Presse - Vallée d’Aoste : dans l’ombre de Napoléon
Réalisation : Juliette Guérin et Gabriele Buti – FranceTV Presse - Rio : la samba de l’espoir
Réalisation : Fanny Lothaire – FranceTV Presse - Touloulous : les reines du carnaval de Guyane
Réalisation : Véronique Nizon et Guillaume Perrot – Guyane La 1ère
Magazine(Inédit – 110 min – 2023) – Réalisation David Perrier – Présentation Philippe Gougler – Rédaction en chef Hervé Arduin et Mathilde Faivre – Production France Télévisions et Faut pas rêver
Faut pas rêver : Carnavals à la folie est diffusé mercredi 19 avril à 21.10 sur France 3
À voir et à revoir sur france.tv