« Elvis », le biopic spectaculaire et exaltant à la gloire du « King »

Baz Luhrmann, cinéaste de la démesure (« Roméo + Juliette », « Moulin Rouge ! », « Gatsby le Magnifique »), s’empare d’un projet démesuré : raconter l’ascension du « King » à travers sa relation complexe avec son manager controversé. Un biopic spectaculaire et exaltant, tout en énergie et passion, porté par les interprétations d’Austin Butler et de Tom Hanks. Dimanche 19 mai à 21.10 sur France 2. 

Austin Butler dans « Elvis ». © 2022 - Warner Bros. Ent. All Rights Reserved

À l’occasion du Festival de Cannes, du 14 au 25 mai, France 2 n’en finit pas de dérouler le tapis rouge : ce soir, place au biopic d’Elvis Presley, présenté hors compétition en 2022. Tout en rythme, tension et déhanchés scandaleux, le film de Baz Luhrmann est, en soi, un mini-Festival de Cannes : couleurs, paillettes et émotions fortes. Le cinéaste australien, connu pour son goût de la démesure et du monumental (Roméo + Juliette, Moulin Rouge !, Gatsby le Magnifique), n’a pas son pareil pour en mettre plein les yeux. Montage électrique, caméra tourbillonnante, bande-son envoûtante, son Elvis se savoure comme un grand spectacle enfiévré et intense, à l’image des concerts qui, des modestes débuts à Memphis aux grands shows délirants de Las Vegas, n’ont cessé d’électriser les fans en délire du « King ».  

Très jeune, j’ai appris que sans chanter, on mourait.
Alors je chante.

Austin Butler, alias le « King » dans « Elvis »

Il y a donc du clinquant dans ce biopic, et c’est ce qui en fait toute sa valeur et sa saveur. Elvis est même le grand film du « kitsch », au sens où le définissait Milan Kundera dans L’Art du roman : ce « besoin de se regarder dans le miroir du mensonge embellissant et de s’y reconnaître avec une satisfaction émue ». Car ces deux heures trente d’ascensions fulgurantes et de descentes aux enfers, d’ambitions et de frustrations, tendent un miroir implacable à nos sociétés occidentales, marquées, au mitan des années 1950, par l’avènement de la société du spectacle et la défaite des utopies (la mort de Martin Luther King est un des passages les plus bouleversants du film). Adoptant le point de vue du sulfureux « colonel Parker » (Tom Hanks, méconnaissable, est impressionnant de vérité), homme de cirque qui n’avait de colonel que le nom, devenu manager omnipotent et tyrannique, Elvis raconte comment, de sujet (chanteur à la voix unique, capable de fédérer des cultures opposées en mixant musique country et gospel), le King est devenu objet (objet de fantasme et de culte, mais aussi produit dérivé, simple rouage d’une entreprise marketing titanesque, sorte de monstre de foire aux cheveux gominés). Dans le rôle-titre, le jeune Austin Butler, révélé trois ans plus tôt en hippie déglingué dans Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino, fait des étincelles, littéralement possédé par son interprétation. Chef-d’œuvre !

Elvis

Tom Hanks et Austin Butler - « Elvis »
Tom Hanks et Austin Butler dans « Elvis ».
© 2022 - Warner Bros. Ent. All Rights Reserved

La vie et l’œuvre musicale d’Elvis Presley à travers le prisme de ses rapports complexes avec son mystérieux manager, le colonel Tom Parker. Le film explore leurs relations sur une vingtaine d’années, de l’ascension du chanteur au mitan des années 1950 à son statut de star inégalée dans les années 1960, sur fond de bouleversements culturels et de la découverte par l’Amérique de la fin de l’innocence.

Film (2021 – 159 min) – Réalisation Baz Luhrmann – Scénario Sam Bromell, Baz Luhrmann, Craig Pearce, Jeremy Doner – Production Bazmark Films, The Jackal Group, Warner Bros. Pictures et Whalerock Industries
Avec Austin Butler, Tom Hanks, Helen Thomson, Richard Roxburgh, Olivia DeJonge
Sélection officielle Cannes 2022, Hors compétition

Elvis, diffusé dimanche 19 mai à 21.10 sur France 2, est à (re)voir sur france.tv

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Publié le 15 mai 2024