Ma femme est un homme !

François est un homme politique dont le caractère, déjà fort difficile, est mis à rude épreuve et rendu plus exécrable encore par une campagne pour les élections municipales qui voit un jeune blanc-bec centriste du nom de Rachon tenter de lui ravir le pompon. Et le mâle dominant qu’il est n’aime vraiment pas du tout ça ! Carla est une épouse aimante et dévouée. Et elle a bien du mérite, cette femme, de supporter un tel égocentrique irascible. Carla et François ont une grande fille adoptée. Voilà le décor.
On se prépare – Madame est ravie, Monsieur râle et traîne les pieds – à aller assister à une représentation du Lac des Cygnes à l’opéra. Patatras ! Carla vient d’apprendre qu’elle est atteinte d’un cancer. Triste nouvelle. Mais surtout fort embarrassante, puisqu’il s’agit d’un cancer... de la prostate, réservé, comme on sait, à la gent masculine. L’heure de vérité a sonné. Carla doit avouer à son mari qu’elle fut jadis... Carlos ! Avant de faire le nécessaire pour mettre en phase son corps et le genre auquel elle aspirait.

– Moi qui pensait avoir épousé un idéaliste !

– Moi qui pensait avoir épousé une femme !

François, qui affiche, pour les besoins de son ambition politique, un progressisme de façade, n’était pas prêt, mais alors pas du tout, à encaisser un tel coup. C’est tout le monde de ce macho, finalement bien réac, qui s’effondre en un instant. « Par ton mensonge, tu m’as forcé à coucher avec un homme ! Ce qui fait de moi... Oh mon Dieu ! » Assommé et perdu, révélant d’un coup son ignorance crasse, François va devoir apprendre fissa la différence entre un homosexuel, un travesti et un transsexuel.  Il ne semble a priori pas très doué pour ça...
Une catastrophe survenant rarement seule, une autre nouvelle va venir faire exploser ce qui tenait encore debout dans l’existence de notre homme politique. Louise, la fille de Carla et François, leur annonce 1° qu’ils vont être grands-parents, puisqu’elle est enceinte ; 2° que le père de l’enfant n’est autre que... Julien Rachon !