« Des trains pas comme les autres : Mauritanie »

Place au « Ramène tout ce qui reste »

France 5

Documentaire

Philippe Gougler s'aventure en terres mauritaniennes. Si, comme lui, vous souhaitez prendre place dans le seul wagon de voyageurs disponible sur les deux cents (ou plus) tractés par deux locomotives, ne manquez pas le départ jeudi 22 août à 21.00 sur France 5.

« Des trains pas comme les autres : Mauritanie » © Alex Badin / Step By Step Productions

On l’aime, ce train. Tout le monde peut l’utiliser. On l’appelle le « Ramène tout ce qui reste ». Il transporte tout, même les dromadaires, les voitures, les camions. De la nourriture comme les fruits, le poisson, tout ça.

Un voyageur du train à Philippe Gougler

Sa superficie est presque une fois et demie celle la France, et pourtant la Mauritanie ne comprend qu’une seule ligne ferroviaire, créée par les coloniaux français. Longue de 704 kilomètres, elle relie depuis 1963 le site minier de Zouerate au port de Nouadhibou. Un périple du nord au sud, puis d’est en ouest à partir de Choum (et inversement). Pour visualiser ce trajet, il suffit de regarder une carte et de suivre la frontière entre la Mauritanie et le Sahara occidental. Ce moyen transport, qui peut s’avérer gratuit à condition de voyager dans les wagons remplis de minerai de fer, est exploité par la Société nationale industrielle et minière (SNIM).
C’est un voyage au long cours (comptez quatorze heures pour rallier les deux terminus) dans l’air chaud du désert où chaque rame se fraie un chemin parmi des dunes semblables à des vagues. Ici, peut-être plus qu’ailleurs, on bichonne l’unique voie, régulièrement recouverte par le sable et malmenée par les convois qu’elle doit supporter. Pas moins de deux locomotives, de 3 000 chevaux, sont nécessaires pour tracter l’enfilade de wagons, qui peut s’étendre sur 2 500 mètres (soit l’un des plus longs convois de minéraux au monde). Si, comme Philippe Gougler, vous souhaitez savoir comment le conducteur s’assure, avec une telle longueur, que son chargement est complet, sachez qu’il profite des virages pour le vérifier.


Un éleveur de chèvres nomade : – T’as pas de dromadaires chez toi ?
Philippe Gougler : – Non.
Éleveur : – Pas un seul ?
Philippe : – Pas un seul.
Éleveur : – T’as des chèvres, des moutons, des vaches ?
Philippe : – Non, je n’ai pas de mouton et pas de vache. Mais parce que j’habite en ville.
Éleveur : – Des voitures ?
Philippe : – Pas de voiture.
Éleveur : – Pour moi, c’est bizarre de n’avoir ni chameau, ni mouton, ni voiture. Chez nous, ici, en Mauritanie, un homme doit posséder du bétail, des terres. Il doit élever des animaux ou cultiver la terre. Y en a qui sont fonctionnaires aussi, mais personne ne reste à rien faire, les bras croisés.
Philippe : – Donc, je ne suis pas un homme, vraiment, si je comprends bien. (Rires entre eux.)


Palmeraie vue du ciel
« Des trains pas comme les autres : Mauritanie »
© Step By Step Productions

En Mauritanie, dans ce pays dominé par le désert, rien ne semble ébranler la joie de vivre de ses habitants. Ni un train qu’un autre doit laisser passer au moment de se croiser sur la seule ligne existante, quitte pour les voyageurs à patienter plus d’une heure à l’ombre des wagons à l’arrêt (sur la voie prévue à cet effet), ni le sable qui dissimule ostensiblement maisons et villages en poussant les habitants à l’exode, ni l’eau, si précieuse, que les éleveurs nomades partagent avec leurs dromadaires. Ici, même les divorces sont prétextes à des fêtes. Quant aux oasis, aussi belles qu’irréelles, elles permettent non seulement de se rafraîchir en journée mais surtout de faire pousser des carottes et du blé. Pour autant, évitez de vous y prélasser, non par crainte d’être réveillé(e) par un animal sauvage, mais par peur de devenir un garde-manger pour moustiques. Enfin, si vous rêvez de jouer les aventuriers, un fort de carton-pâte (enfin, construit pour les besoins du film Fort Saganne) saura abriter vos exploits. Alors, tentés par l’aventure ? 

J’adore ces gares, quand on ne sait pas si c’est des gares.

Philippe Gougler

Des trains pas comme les autres

21.00 : Mauritanie
Au nord de la Mauritanie, à Zouerate, cité minière au milieu des montagnes, Philippe Gougler embarque à bord de l’unique train de voyageurs du pays, l’un des plus longs trains de marchandises du monde. Au programme, du sable et encore beaucoup de sable… Philippe découvre comment vivent les hommes du désert et quelques perles rares comme la passe d’Amogjar et son fort abandonné, la ville de Tergit, une oasis tout droit sortie du conte des Mille et une nuits, où les divorces sont l’occasion de faire la fête, Chinguetti, la « Sorbonne du désert », une cité qui renferme en son sein une trentaine de bibliothèques, comme des trésors cachés derrière des murs millénaires.

Série documentaire (52 min) – Présentation Philippe Gougler – Auteurs Alex Badin, Philippe Gougler et Christelle Leroux – Réalisation Alex Badin – Production Step By Step Productions, avec la participation de France Télévisions et Voyage 

Ce documentaire est diffusé jeudi 22 août à 21.00 sur France 5
La série Des trains pas comme les autres est à voir et revoir sur france.tv

Commentaires