« De miel et de sang » : piqûres de rappel

Pour quelle raison au juste la lieutenante Sara Becker (Léa François), qui dirige la gendarmerie de Saint-Ambroise, a-t-elle fait venir le capitaine Fred Carrel (Nicolas Gob), de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement ? Pour enquêter sur la recrudescence des vols de ruches qui fait enrager les apiculteurs de ce coin de Provence ? Pour avoir son avis sur la mort étrange de l’un de ces apiculteurs, décédé d’un choc anaphylactique après une attaque, pendant son sommeil, de centaines d’abeilles inexplicablement furieuses ? (Un apiculteur allergique, c’est un comble, mais avec un peu d’attention et un injecteur d’adrénaline, ça doit pouvoir aller. Sauf que, ce matin-là, Antoine Bernier a manqué des deux.) Parce que Carrel est le dernier survivant d’un dramatique accident de bus qui a causé, quinze ans plus tôt, la mort de la quasi-totalité de l’équipe de foot du village ? Parce que Bernier était l’avant-dernier et que c’est à lui que Carrel doit d’en avoir réchappé ? Parce que Sara Becker avait un frère aîné – le meilleur ami de Carrel – qui, lui, n’a pas eu cette chance ? Parce que la lieutenante reste persuadée que quelque chose n’est pas clair dans cette tragédie ? Parce que le dernier survivant n’a pas le moindre souvenir des minutes qui ont précédé l’accident ? Parce que Sara, depuis son enfance, a le béguin pour Fred ? Pour toutes ces raisons à la fois ?
Cela fait quand même pas mal de raisons. À moins qu’un grand nombre de questions ne se résolvent dans fort peu de réponses. Il faut pour cela quelque chose comme la piqûre d’une abeille agissant comme l’aiguillon du souvenir…