« Dans les yeux d’Olivier » : Peut-on échapper à son milieu ?
Dans ce nouveau numéro, Olivier Delacroix s’intéresse à ceux et celles que l’on nomme les « transclasses ». Ces hommes et ces femmes qui, en passant d’un milieu à l’autre, ont brisé les codes et entrepris une révolution sociale et identitaire. À travers ce changement de trajectoire, empreint de réussite et de frustration, se dessine aussi un combat acharné pour s’intégrer. Alors, peut-on échapper à son milieu ? Réponse mercredi 24 janvier à 22.55 sur France 2.
Dans cette nouvelle saison, Olivier Delacroix continue de partir à la rencontre d’hommes et de femmes au destin singulier pour recevoir leurs confidences et libérer la parole autour de sujets sociétaux et sensibles.
Ce mercredi, les yeux d’Olivier scrutent cette fois, toujours avec tact et bienveillance, les chemins de traverse empruntés par ceux et celles que l’on nomme les « transclasses ». Anonymes ou célèbres, ils ont su s’extirper de leur milieu d’origine en brisant les codes et entreprendre un voyage social et personnel sous hautes turbulences…
En France, il faut six générations pour sortir de la pauvreté. Les familles aisées ont trois fois plus de chance d’appartenir plus tard aux 20 % les plus riches. Enfants issus de familles modestes, déracinées ou déclassées, ils ont su dépasser les frontières sociales pour s’intégrer dans un monde qui n’est pas le leur. Tous ont su défier les lois de la reproduction sociale pour inventer leur propre trajectoire. Un autre chemin, parsemé d’embûches, aux allures de révolution personnelle. Mais entre quête identitaire, doutes et sentiment de solitude, ces transclasses restent tiraillés entre deux mondes… Comment se sentir à sa place ? Ne pas rompre avec les siens quand on a pris une autre voie ?
Youssef a grandi dans un quartier populaire. Fils d’ouvrier, il était loin d’envisager qu’il deviendrait un jour magistrat au tribunal de Bobigny. « La magistrature n’est pas faite pour moi parce que je m’appelle Youssef », confie simplement le jeune homme. Bon élève, poussé par son professeur, sa fratrie, et inspiré par la valeur du travail inculquée par sa mère, Youssef finit par intégrer la Sorbonne en cinquième année de droit, mais se confronte alors à la brutalité d’un monde dont il ne maîtrise pas les codes…
Enfant précaire et orphelin à seulement 24 ans, Roman a dû se battre pour obtenir la garde de sa sœur Yonah, âgée de 13 ans. Pour le jeune homme, subvenir aux besoins de sa famille, tout en poursuivant son doctorat de psychologie, a été un véritable parcours du combattant.
Soubattra, elle, a grandi en Seine-Saint-Denis, dans la cité de La Sablière. Enfant, elle vit dans un logement social avec ses sœurs et ses parents qui ne parlent que tamoul. Après un parcours scolaire sans faute, elle devient, à 34 ans, doctorante et agrégée de philosophie à la prestigieuse université Panthéon-Sorbonne. Pourtant, aujourd’hui encore, Soubattra souffre du syndrome de l’imposteur. « Je me sens intimidée, confie la jeune femme. J’ai peur que les élèves en sachent plus que moi. J’ai l’impression que je dois refaire mes preuves. »
Le grand écart social, l’humoriste Jérémy Ferrari l’a également expérimenté. En quelques mois, celui qui a passé une enfance modeste au sein de l’épicerie familiale est devenu célèbre. Une ascension fulgurante difficile à appréhender. « Je gagne en une soirée ce que mon père gagne en un mois, voire plusieurs. Ça, je le vis pas très bien », explique l’humoriste…
Sans renier leur histoire et leurs origines, tous ont su tracer leurs propres routes malgré le poids des étiquettes. Nomades et caméléons, ces hommes et ces femmes ont refusé le déterminisme et la facilité pour se frayer la place qu’ils désiraient. Des parcours fascinants, inspirants, qui nous incitent à nous interroger sur l’égalité des chances et la mobilité sociale.
Dans les yeux d’Olivier
Peut-on échapper à son milieu ?
Inédit — Auteur Olivier Delacroix — Réalisation Olivier Delacroix et Arnaud Mansir — Produit par Katia Maksym — Production FranceTV Studio et C’est Comme Ça Production, avec la participation de France Télévisions
Diffusion mercredi 24 janvier à 22.55 sur France 2
À voir ou à revoir sur france.tv