« C’est la base » fait le lien entre rap et poésie, sur Lumni !

Tout ce qui fait la force d’un poème se retrouve dans les textes de rap d’aujourd’hui.

Clémence Losfeld

Photographe et artiste-auteure française née en 1991, Clémence Losfeld est à l’origine de ce nouveau programme dans lequel des artistes émergents de la scène du rap mettent en musique des poèmes emblématiques de la littérature française. « Lorsqu’on se rappelle que le mot RAP est l’acronyme de “rythm and poetry”, tout est dit ou presque », observe la jeune femme dont le pari, à travers ce programme, est simple : « Faites rapper Les Fleurs du mal à Lord Esperanza sur Lumni, et je suis sûre qu’on reparlera du poème au lycée. »

Démocratiser la poésie avec les codes de la jeunesse : cette idée a ensuite rencontré les convictions de Clément Mathon, directeur de la société de production Milgram, pour qui « plus qu’une diversion, le rap, c’est la forme poétique contemporaine par excellence ». Il raconte : « On se voyait mal demander à Sopico ou à Lala &Ce de nous parler de Paul Éluard ou de Victor Hugo, mais plutôt de nous rapper ces textes (…) et de leur adjoindre les services d’une prof pour nous les expliquer. » 

De cette association est née une série composée de 12 épisodes, chacun consacré à un poème du programme scolaire (seconde et de première), mis en musique et en lumière par un rappeur. Et c’est la professeure et TikTokeuse Athéna Sol qui fait le lien entre poésie et rap, en analysant ces textes avec sa fraîcheur et sa justesse habituelles.

« Un moment émouvant souvent, brillant toujours »

Via le parler rap, C’est la base est ainsi l’occasion de (re)découvrir des poèmes de Victor Hugo, Verlaine, Baudelaire, Paul Éluard ou Louise Labé (entre autres) et, pour les plus jeunes, une façon de s’imprégner de leurs mots et de leur sens, grâce au rythme.

Juste Shani, Lord Esperanza, Oumar, Zoxea, Amalia, Lemofil, Vicky R sont les sept rappeurs qui ont participé à cette série résolument moderne et créative. Porte-voix de poèmes intemporels, ils rendent ceux-ci accessibles à des ados qui désormais écoutent, regardent et pensent rap en continu, ce genre musical ayant éclipsé tous les autres.

Anne Daroux, directrice de l’Unité éducation de France Télévisions, ne cache pas son bonheur d’avoir associé Lumni à cette initiative : « Ce qui devait être une “diversion salvatrice” est bien plus : un moment émouvant souvent, brillant toujours et qui répond à notre envie – rendre ces courants poétiques accessibles, sans préciosité, ne pas intimider et trouver la bonne formule pour “séduire” les élèves. »

Des rimes et des punchlines, des vers et du flow… Faire rapper la poésie, c’est simple et basique !