« Bernard Tapie, le spectacle permanent »
Tapie et le sport, Tapie et le show-business, Tapie et les affaires, Tapie et la comédie… Vendredi 15 septembre à partir de 21.05, France 5 propose un documentaire inédit sur le parcours hors norme de ce personnage haut en couleur, disparu il y a presque deux ans.
Précurseur dans bien des domaines, le Parisien de naissance mais Marseillais de cœur aura marqué l’esprit de plusieurs générations. Fils d’un ouvrier et d’une aide-soignante, sans aucun diplôme en poche, Bernard Tapie a toujours réussi à surprendre le public et son entourage en créant à chaque fois des passerelles entre le show-business et les différents domaines côtoyés. Loin d’être ordinaire, celui qui n’a toujours pas d’égal parmi les personnalités françaises les plus emblématiques… pourrait être défini en ces quelques mots : fascinant, captivant mais surtout clivant.
Dans ce 90 minutes, le récit est mené par ceux qui l’ont bien connu : Jean-Pierre Papin, Claude Lelouch, Jacques Séguéla, Jean-Louis Borloo… et des personnalités marquées par le parcours singulier du personnage : l’écrivain Nicolas Mathieu, les réalisateurs et scénaristes Tristan Séguéla et Olivier Demangel*, la comédienne Anne Depétrini…
« Le phénomène Tapie » commence au début des années 1980 lorsqu’il se lance dans le rachat d’une vingtaine d’entreprises familiales au bord de la faillite (Manufrance, Wonder, La Vie Claire, Terraillon, Testut…). Prêtes à déposer le bilan, elles voient en Bernard Tapie un bienfaiteur venu les soulager. Très vite, il devient populaire et médiatique et est appelé à participer à différentes émissions de télévision. Bernard Tapie est ravi, il est dans son élément… Mais un secteur passionne l’homme aux multiples casquettes. Mordu de sport depuis son plus jeune âge, et notamment de cyclisme, il se lance le défi de monter sa propre équipe de coureurs, à la fin de l’année 1983. Tapie propose au légendaire Bernard Hinault de rejoindre sa formation cycliste La Vie Claire. Le succès est au rendez-vous puisque ce dernier remporte, en 1985, une 5e Grande Boucle, ainsi qu’un 3e Tour d’Italie. Mais Bernard Tapie ne s’arrête pas là…
Pour de nombreux supporters marseillais, il reste à jamais le président des plus belles années de leur club de football, l’Olympique de Marseille. Le club phocéen demeure à ce jour l’unique équipe française victorieuse du titre européen – la Ligue des champions (1993). C’est en 1985 que le « self-made-man » à la française rachète l’OM, alors coincé à la 15e place du championnat de France et sans aucun titre remporté à son actif depuis dix ans. L’homme d’affaires récupère le club pour un franc symbolique. Trois ans plus tard, l’Olympique de Marseille fait une « remontada » et remporte la coupe de France en 1989. Le club est en pleine ascension et règne en maître au niveau du football français. Mais le rêve tourne au cauchemar, la fameuse affaire « OM – Valenciennes » éclate au grand jour. Des dirigeants marseillais sont soupçonnés d’avoir truqué une rencontre face à l’équipe nordiste avant la finale de coupe d’Europe. Bernard Tapie est jugé coupable pour tentative de corruption et est incarcéré pendant huit mois après avoir fait appel.
Fervent opposant au Front national, un autre domaine le fascine… la politique. Bernard Tapie se lance alors un autre challenge à la fin des années 1980. Il devient député des Bouches-du-Rhône (de 1989 à 1996), député européen (de 1994 à 1997). Il réussit surtout l’exploit d’être nommé ministre de la Ville dans la foulée de l’arrivée de Pierre Bérégovoy à Matignon en 1992. Mais le « showman » est obligé de démissionner à peine deux mois plus tard après une mise en examen pour « abus de bien sociaux ». Un non-lieu est prononcé, il réintègre alors le gouvernement en décembre 1992, jusqu’aux législatives de mars 1993, soutenu et épaulé par le président de la République de l’époque, François Mitterrand. Il est contraint de quitter le gouvernement une nouvelle fois après la victoire de la droite aux législatives de 1993 et la cohabitation imposée.
Au début des années 1990, il devient dirigeant et propriétaire de l’équipementier sportif Adidas, alors au bord de la faillite. Mais, en 1993, il se voit obligé de revendre la marque aux trois bandes pour 2,1 milliards de francs (soit l’équivalent de 441 millions d’euros) à un ensemble d’investisseurs. La revente est confiée à sa banque, la Société de Banque Occidentale – une filiale du Crédit Lyonnais. Cette affaire marque le début de ses plus gros déboires judiciaires et financiers, qui le poursuivront jusqu’à sa mort en octobre 2021.
* Tristan Séguéla et Olivier Demangel ont signé la série Tapie, actuellement diffusée sur Netflix.
Bernard Tapie, le spectacle permanent
Documentaire (90 min – 2023) – Auteurs Valentin Mollette et Julie Peyrard – Réalisatrice image Julie Lazare – Producteur Laurent Bon – Producteur éditorial Julien Beau – Productrice exécutive Perrine Altman Perrin – Narration Anthony Bajon – Production Bangumi et France Télévisions
Bernard Tapie, le spectacle permanent est diffusé vendredi 15 septembre à 21.05 sur France 5
À (re)voir sur france.tv