Bernard Lavilliers « Sous un soleil énorme » au Zénith
Passer une soirée avec le poète du béton et des relations humaines robotisées, avec l’artiste aux textes surengagés, voyageur des mélodies mondiales… c’est plonger dans un monde vrai, celui de Bernard Lavilliers. Le concert au Zénith de Paris est suivi par une interview exclusive menée par Michel Field, mercredi 19 avril dès 21.10 sur Culturebox.
Benjamin Biolay le surnomme, à raison, « le Boss » ! Quelques jours après la sortie de son nouvel album, Sous un soleil énorme (12 novembre 2021), le septuagénaire Bernard Lavilliers caracole en tête des ventes et, dans la foulée, sa tournée aux 100 dates ne démentira pas l’intérêt du public. « Le chanteur de causes perdues sur des musiques tropicales », comme il se définit lui-même, termine ce road-trip lumineux à Paris par un concert mythique au Zénith (7 janvier 2023).
« Sous un soleil énorme » illumine le Zénith
Le morceau qui tourne en boucle sur les radios, « Les Porteños sont fatigués », ouvre la soirée avec un Lavilliers blond platine dont la voix résonne toujours comme un cri qui vient de l’intérieur. Il n’a rien perdu de son engagement ni de sa générosité brute. Élégant, entre chaque chanson, il présente les exceptionnels musiciens à ses côtés sur scène : le Quatuor Ébène (cordes), le contre-bassiste Antoine Reininger, Xavier Tribolet (clavier), le groupe Les Terres noires, plus de treize artistes qu’il entraîne dans une joie communicative. Une bande de mecs, des vieux potes ultra-doués que le plaisir de jouer ensemble irradie. Et si le Boss trouve que l’onde n’atteint pas suffisamment les derniers rang, il embarque ses cuivres dans les gradins : « Je voulais vous voir de près », lance-t-il aux spectateurs médusés. Geste à la fois artistique et politique.
Ils sont très lucides et cultivés mais les Porteños sont fatigués.
Bernard Lavilliers
C’est ainsi que Lavilliers vit
Ce concert est comme un road-trip où le baroudeur du rythme enchaîne les mélodies et les accords. Il nous fait voyager dans les différents pays où l’infatigable artiste a glané des chansons soufflées par le vent, mauvais ou brûlant. Rock, reggae, salsa, et même une samba entraînant l’aventurier dans un pas de danse chaloupé, avant d’accueillir Jeanne Cherhal pour un duo sur « L’Espoir ».
Marginal et populaire, figure emblématique du paysage musical français avec vingt-trois albums au compteur, Bernard Lavilliers conte aussi bien la société française que la poésie du monde qu’il arpente depuis plus de cinquante ans. Vingt-trois albums ou autant de carnets de voyage qui encapsulent, à la manière d’un chroniqueur, ici l’inflation en Argentine, là le rythme fou du Nordeste brésilien ou de Kingston… Le concert se termine sur « La Malédiction du voyageur », extrait de l’album Nuit d’amour, à réécouter.
À écouter aussi…
Pouvoirs, album radical de1979, sorti en pleine guerre froide. Toutes les chansons de ce 33 résonnent très fort avec notre actualité, et en particulier « Urubu » : « Banquiers des multinationales dont on ignore les initiales, comme les éboueurs du désert vous engraissez sur la misère. Comme les Urubus du Nordeste vous ne laissez même pas les restes. »
Une soirée en compagnie de Bernard Lavilliers
21.10 Bernard Lavilliers : Sous un soleil énorme
Bernard Lavilliers s’est rendu aux quatre coins de la France pour une tournée exceptionnelle de plusieurs mois (Sous un soleil énorme) se terminant à Paris au Zénith. Voyage musical et duos avec notamment le groupe Terre noire pour chanter, avec « Je tiens d’elle », leur amour commun pour la ville qui les a vu naître, Saint-Étienne et un autre duo avec Jeanne Cherhal sur la chanson « L’Espoir ». Le chanteur est également accompagné par le Quatuor Ébène pour trois titres.
Concert capté au Zénith de Paris (112 min – 2023) — Réalisation Gaëtan Chataigner — Production Morgane Production et Universal Music France — Panthéon Films
23.00 Bernard Lavilliers : Contrebandier musical
Dans un entretien avec Michel Field, Bernard Lavilliers tire le bilan après la fin d’une grande tournée à travers la France. Ensemble, ils reviennent sur ses inspirations multiples faites de rencontres, de voyages, de Saint-Étienne à la Jamaïque en passant par le Brésil. Au fil des échanges, Bernard Lavilliers raconte son ancrage stéphanois, son amour pour la poésie, la nécessité d’un ailleurs.
Entretien (26 min – 2023) – Présenté par Michel Field — Réalisation Gaëtan Chataigner — Production Morgane Production, Universal Music France, Panthéon Films
Une soirée en compagnie de Bernard Lavilliers est diffusée mercredi 19 avril dès 21.10 sur Culturebox
Bernard Lavilliers – Contrebandier musical sera aussi proposé sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes mercredi 26 avril à 23.05
À voir et à revoir sur france.tv