La forêt pour voir la vie en rose
En Guadeloupe, la vie n’est pas douce pour les jeunes délaissés. Pour s’éloigner des pressions urbaines et de leurs environnements toxiques, ceux-ci ont choisi de vivre l’expérience d’une immersion en pleine nature aux côtés de professionnels engagés. « Au bout de la forêt, l’espoir », un documentaire inédit à voir sur France 3 lundi 9 octobre à 00.10 et dès 18.00 sur La1ere.fr
En Guadeloupe et ailleurs, carences affectives, maltraitance, échec scolaire, détresse sociale sont autant de maux que notre société génère et qui emprisonnent de plus en plus la jeunesse précarisée.
Coincés dans des situations qui paraissent insurmontables, ces adultes en devenir ne possèdent pas toujours les ressources et les bons référents qui pourraient les aider à se relever. Pour s’éloigner des pressions urbaines et de leur environnement toxique, ils ont choisi de vivre l’expérience d’une immersion en pleine nature aux côtés de professionnels engagés.
En Guadeloupe, la misère sociale est de plus en plus préoccupante chez les jeunes. Les quartiers difficiles sont confrontés à des problèmes de chômage, de violence, de familles éclatées et d’influences nocives. Un quart des jeunes de 15 à 29 ans sont sans emploi et n’ont suivi ni études ni formation, soit deux fois plus que dans l’Hexagone. Chez les filles, plus du quart sont des mères isolées, en difficulté d’insertion et souvent au chômage de longue durée.
Jean-Pierre Chikaké Moibe, guide de montagne, à la tête de l’association Koumbit, tend une main secourable à la jeunesse en difficulté et organise depuis plus de vingt ans des camps d’apaisement et d’ancrage pour ces jeunes en difficulté qui flirtent souvent avec la délinquance. Il sélectionne soigneusement, pendant toute une année, les futurs participants afin de s’assurer de leur volonté et de leur engagement à s’impliquer dans ce programme. Ces camps ont fait leur preuve, mais un suivi après le retour à la vie « normale » reste primordial pour obtenir des résultats probants.
Lors ce parcours initiatique unique, David, Vadiane et Edouardo, trois jeunes en détresse sociale, sont encadrés, sans jugement et avec bienveillance, par le guide de montagne, des éducateurs et un conteur. Au fur et à mesure qu’ils affrontent la forêt tropicale et la vie du camp, ils apprennent à se connaître et à dépasser leurs limites physiques et psychologiques, et ainsi développer leur estime de soi et trouver des solutions positives pour leur avenir. Ces deux semaines sont une opportunité pour eux de trouver des ressources intérieures et de développer leur résilience pour surmonter les obstacles. La reconnexion à la nature devient un puissant outil de transformation et de guérison. Le camp est une expérience transformatrice où l’espoir renaît et où de nouvelles perspectives s’ouvrent à eux.
Je sentais que les galères arriveraient avec le décès du pater.
David
David
Marqué par une enfance difficile, tombé à plusieurs reprises dans la drogue et les petits délits, le jeune homme de 23 ans est aujourd’hui en quête d’une réconciliation avec lui-même et d’apaisement face aux tourments du quotidien. Sa participation au camp représente pour lui l’espoir de se reconstruire et de redonner un sens à son existence.
L’idée du suicide, ça me porte énormément, parce que ça fait beaucoup. Mais, après, j’essaye de me reprendre en main.
Vadiane
Vadiane
À seulement 13 ans, Vadiane est une collégienne brillante d’une grande maturité. Pourtant, derrière ses réussites scolaires, elle vit une situation familiale difficile avec une mère avec qui elle ne s’entend pas. La jeune fille porte en elle une grande colère et a déjà eu des pensées suicidaires. Le camp lui offre une opportunité de se reconstruire et de retrouver confiance en elle au sein d’un environnement sécurisant.
L’argent facile, c’est dur !
Edouardo
Edouardo
À 18 ans, Edouardo, d’origine haïtienne, vit en Guadeloupe avec sa mère, qui l’élève seule. Il a traversé de nombreuses difficultés liées au trafic de drogue et rêve d’offrir à sa famille une sécurité financière. Taciturne et souvent léthargique, Edouardo est trop souvent accaparé par les écrans ou par de mauvaises fréquentations. Le camp est pour lui une chance de se réinventer et d’essayer de faire de meilleurs choix sans recourir à l’argent facile.
Christine Bélénus, productrice déléguée :
« Cette histoire, nous la souhaitons porteuse d’un message d’espoir pour notre jeunesse en général, en documentant à travers cette quête initiatique le combat intérieur et personnel de ces jeunes, pour l’espoir d’une vie meilleure, dans un contexte où ils n’ont jamais vraiment eu le droit de rêver. Un film précieux car il sera porteur de cette parole rare. Une histoire profondément humaine et sensible dont nous avons plus que jamais besoin. »
La case « outremer.ledoc » de France Télévisions
Outremer.ledoc raconte un Outre-mer contemporain. Grâce à des histoires d’hommes et de femmes. Des histoires particulières qui viennent en miroir des sociétés ultramarines actuelles. Des films qui mettent en lumière des Ultramarins d’ici et de là-bas. Un regard porté de l’intérieur sur les Outre-mer, à la croisée de leurs histoires, de leurs cultures, de leurs croyances et de leurs enjeux.
Au bout de la forêt, l’espoir
Documentaire (52 min – 2023) — Réalisation François-Xavier Louison — Écriture François-Xavier Louison et Pascale Erblon — Production Wips Production, Y.N Productions, La Cuisine Aux Images — Avec la participation de France Télévisions
Au bout de la forêt, l’espoir est diffusé lundi 9 octobre à 18.00 sur La1ere.fr (l’offre numérique Outre-mer de France Télévisions) et sur France 3 à 00.10 dans la case outremer.ledoc