« Vert de rage : Armes, l'héritage toxique »

Nouvelle enquête sur un scandale environnemental

France 5

Documentaire

Alerte rouge : des tonnes de munitions militaires polluent nos eaux et nos sols ! Une pollution classée secret défense. L’équipe de « Vert de rage » a enquêté et les résultats de ses investigations ont déjà résonné jusqu’au Parlement européen. « Armes, l'héritage toxique » sera suivi de « Polluants éternels », un autre scandale sanitaire : à voir lundi 27 mai à partir de 21.05 sur France 5 et sur france.tv.

 

C’est une décharge maritime.

Major Marcel Laurence, Marine nationale

21.05 Vert de rage : Armes, l'héritage toxique

20 000 tonnes de munitions, datant de la Seconde Guerre mondiale, déversées au fond de la mer Baltique, à quelques mètres des plages publiques… Depuis plusieurs années, le scientifique américain Aaron J. Beck, qui travaille pour un laboratoire de la ville allemande de Kiel, analyse les échantillons sous-marins prélevés à proximité : les mines ou les torpilles « libèrent constamment des produits chimiques toxiques. » Grâce à ses recherches, il a pu compiler pour le grand public une carte de la pollution militaire des fonds marins. Des études inexistantes pour la France.

Jusque dans les années deux mille, la France a pourtant immergé, enfoui ou détruit des milliers de tonnes de munitions sur de nombreux territoires et dans les profondeurs de lacs et de mers. Au large de Fouras en Charente-Maritime ou dans les lacs des Vosges, les pêcheurs remontent chaque année des grenades, des obus et des missiles. Longtemps oubliées, ces décharges libéreraient aujourd’hui des polluants toxiques, cancérigènes ou susceptibles de causer des malformations génétiques.

Pendant un an, Mathilde Cusin, Manon de Couët, Martin Boudot et l’équipe de Vert de rage ont mené une enquête inédite sur les conséquences des activités militaires avec l'aide de scientifiques français et du professeur Beck en Allemagne pour l'analyse des prélèvements.

Vert de rage
Martin Boudot / « Armes, l'héritage toxique »
© Premières lignes

Dans le Grand-Est et les Hauts-de-France, les journalistes ont notamment prélevé vingt échantillons d’eau du robinet à proximité d’anciens sites de stockage et de destruction, ou de sites militaires toujours en activité. Dix-sept d’entre eux contiennent des résidus d’explosifs, dont deux à des taux dépassant les recommandations de l’agence de santé américaine pour le RDX* – la seule norme existante à ce jour pour définir la tolérance des explosifs dans l’eau de consommation.
Dans une séquence de prélèvements impressionnante dans le lac de Gérardmer dans les Vosges, des valeurs importantes de TNT ont été relevées à proximité de munitions immergées à la fin de la Première Guerre mondiale. Pourtant, le lac est régulièrement utilisé pour compléter les ressources en eau de la commune avoisinante.
Les résultats de l’enquête ont été repris par les médias et relayés par des maires, des élus en région et jusqu'au Sénat, pour pousser le gouvernement à réagir.

Ils sont tous morts de la même chose : leucémie et lymphome…

Marie-Claude Melis, mère de Valéry, soldat, mort à 26 ans d'un cancer

Cette pollution liée à l’armement aurait déjà fait des victimes en Europe. En Italie, en Sardaigne, le paysage et la santé de certains habitants auraient été affectés par les exercices classés « secret défense » dans le plus grand camp d’essais militaires de l’OTAN. Au cours des dernières décennies, des cancers et des malformations se sont multipliés dans les villages alentour. 
Les prélèvements réalisés par les journalistes ont permis de révéler la présence de TNT, de titane et de plomb à des taux élevés à proximité du camp de l’OTAN. Un avocat et des scientifiques ont fait remonter les résultats de cette nouvelle enquête de Vert de rage jusqu'au Parlement européen.

* RDX : composé explosif également connu sous le nom de cyclonite.

Vert de rage
« Armes, l'héritage toxique »
© Premières lignes

Les premiers impacts de l'enquête

En France, toutes les informations concernant la localisation des stocks de munitions sont classées secret défense. L’armée ne publie pas non plus de données sur l’immersion de munitions au large des côtes françaises. 
Au large du littoral, les décharges d’explosifs ne datent pas seulement des deux guerres mondiales. Jusque dans les années 2000, l’armée française aurait délibérément immergé des centaines de tonnes de munitions dangereuses et périmées. 
Pour retrouver les obus et munitions, l’équipe de Vert de rage a méticuleusement analysé les cartes marines et les archives publiques. Après un an d’enquête, au moins 103 zones d’immersion de munitions ont été identifiées sur l’ensemble du littoral français.
Les journalistes sont également parvenus à remonter la piste d'un destroyer, le Lawford, qui a coulé en 1944 au large d’Ouistreham, contenant au moins une tonne d’explosifs. Accompagnée de plongeurs professionnels, l'équipe a retrouvé l’épave du bateau et ses vingt et un missiles de combat. Les mesures effectuées à proximité révèlent des taux anormaux de métaux lourds dans l’eau et les sédiments à proximité de ces explosifs, pourtant vieux de quatre-vingts ans.

Les enquêtes de Vert de rage continuent ainsi de faire bouger les lignes au sein de la société.

Vert de rage
« Armes, l'héritage toxique »
© Premières lignes

21.55 Vert de rage : Polluants éternels

Les perfluorés sont des composés chimiques également appelés « polluants éternels », car ils ne se dégradent pas dans la nature. Ils cochent quasiment toutes les cases de la dangerosité : effet nocif sur le système reproductif, cognitif, immunologique et sur les hormones thyroïdiennes. Les industriels les utilisent pourtant, en raison de leurs propriétés anti-adhésives ou anti-taches. On les retrouve dans les produits du quotidien : nos imperméables, nos chaussures de sport, notre maquillage...
Alors qu’en Europe les scandales de pollution aux perfluorés s’enchaînent, en France, officiellement, rien à signaler. Jusqu’à l’enquête de Vert de rage en 2022.

L’équipe a mis au jour une pollution massive de ces polluants éternels dans la région lyonnaise. Martin Boudot et une équipe de chercheurs indépendants ont mis au point une étude scientifique unique dans l’histoire : ils ont mesuré les taux de perfluorés dans l’air, les sols, l’eau du Rhône, l’eau potable de la région lyonnaise et dans le lait maternel de jeunes mamans exposées.
Les résultats obtenus ont choqué l’opinion publique et permis de changer la réglementation en France sur les perfluorés. Depuis les révélations de Vert de rage, des citoyens et des communes portent plainte et l’État a lancé une vaste enquête sur la zone. Partout en France, des villes commencent aussi à analyser leur eau potable pour y mesurer les niveaux de perfluorés.

Vert de rage : Armes, l'héritage toxique (saison 4) / Polluants éternels (saison 3)

Vert de rage
« Armes, l'héritage toxique »
© Premières lignes

Vert de rage, une série d’enquêtes mêlant sciences, environnement et engagement citoyen dont l’impact des révélations fait déjà bouger les lignes.

Série documentaire (52 min - saison 4 inédite - 2024) – Écriture et réalisation Mathilde Cusin, Manon de Couët et Martin Boudot – Production Premières Lignes, avec la participation de France Télévisions et Ushuaïa TV

Vert de rage : Armes, l'héritage toxique est diffusé à 21.05 et Vert de rage : Polluants éternels à 21.55 lundi 27 mai sur France 5
À voir et revoir sur france.tv

#VertDeRage