« Adieu vinyle » : noir comme un 45-tours
Isabelle Adjani et Mathieu Amalric jouent la partition du désamour, sous la direction de Josée Dayan. Entre leur personnage, la jalousie et la rancœur actionnent une machination machiavélique à l’intrigue totalement hitchcockienne. « Adieu vinyle », un film noir à voir lundi 18 septembre à 21.10 sur France 2.
Isabelle Adjani et Mathieu Amalric dans Adieu vinyle de Josée Dayan
Fin des années 1950, la vague yéyé commence à prendre de l’ampleur et semble pouvoir tout emporter sur son passage. Dominant cette effervescence, la diva glamour de la chanson française, Ève Faugère, est au sommet de sa carrière. À ses côtés se tient son mari, Maurice Faugère, immense auteur-compositeur qui l’a façonnée et maintenue depuis des années au firmament de la chanson. Mais, du haut de son piédestal, Ève toise son amour et s’affiche partout avec son jeune amant, Jean Leprat, son pianiste, qui l’adore et brûle de passion pour elle. Le poison atroce de la jalousie va les consumer jusqu’à la tragédie et le piège d’une machination machiavélique va les emporter tous les trois. Et puis, il y a l’autre, la si jolie, si fraîche Florence. Cette jeune chanteuse ambitieuse, prête à tout pour renverser la star, n’est-elle pas aussi prise au piège d’un jeu diabolique qui la dépasse ? D’où vient le danger ? Qui orchestre ce manège fatal ? Qui apporte chaque jour un autre message vénéneux, gravé dans le vinyle des tout nouveaux 45-tours ? Qui va mourir ? Qui va survivre ? Qui tire les ficelles dans l’ombre ?
J’aurais voulu t’aimer moins mais c’était impossible.
Maurice Faugère (Mathieu Amalric) à Ève Faugère (Isabelle Adjani)
L’icône d’aujourd’hui, Isabelle Adjani, est bien trop jeune pour avoir eu la possibilité de rencontrer le maître du suspense, Alfred Hitchcock. Quelle mauvaise correspondance des temps ! Quel dommage ! La comédienne répond tellement aux canons de la femme fatale ! Mais Josée Dayan a su remédier à ce rendez-vous manqué en offrant à la star le premier rôle dans cette adaptation d’À cœur perdu de Boileau-Narcejac*. L’actrice explique ce qui lui a tant plu chez son personnage dans une interview donnée à Télé 7 jours :
« Sa correspondance avec les héroïnes de films noirs des années 50. Ce qui s’échappe de ce personnage, c’est qu’elle est née dans un monde starisé, sophistiqué, et on sent qu’elle ne va pas pouvoir s’adapter à la nouvelle vague qui arrive. Ève appartient à une autre époque, ce qui la rend indéchiffrable, un peu comme un personnage de polar, avec cette aura de mystère presque mélancolique. Pour moi, ce film est un exercice d’admiration, de la part de Josée Dayan, la réalisatrice, pour le cinéma hollywoodien des années 50 ». Tout est dit.
* Librement adapté du roman À cœur perdu de Boileau-Narcejac (Éditions Denoël, 1960)
Boileau-Narcejac est la signature commune de Pierre Boileau (1906-1989) et Pierre Ayraud, dit Thomas Narcejac (1908-1998), écrivains français de romans policiers.
Boileau et Narcejac ont publié sous leur double signature de nombreux romans, dont la plupart ont été portés à l’écran : Les Diaboliques (Clouzot, 1955), d’après le roman Celle qui n’était plus (1952), avec Simone Signoret ; Sueurs froides (Hitchcock, 1958), d’après le roman D’entre les morts (1954), avec James Stewart et Kim Novak ; Maldonne (Sergio Gobbi, 1969), etc.
Fans depuis toujours d’Arsène Lupin, ils ont résolu de donner suite aux aventures du légendaire héros de Maurice Leblanc. Le Secret d’Eunerville, premier ouvrage de la série, a obtenu, en 1973, le Prix Mystère de la critique.
Ils se lancent aussi dans la littérature d’enfance et de jeunesse avec la série des Sans Atout qui relate les aventures d’un jeune garçon détective amateur.
Leur fructueuse collaboration prend fin en 1989 par le décès de Pierre Boileau. Thomas Narcejac continue un temps seul, avant de mourir en 1998.
Source : Babelio.com
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Adieu vinyle
Le piège d’une machination machiavélique se referme lentement pour emporter tous les personnages qui gravitent autour de la chanteuse Ève Faugère. Mais d’où vient donc le danger ? Qui orchestre ce jeu diabolique ?
Avec Isabelle Adjani (Eve), Mathieu Amalric (Maurice), Matthieu Dessertine (Jean Mauduit), Barbara Pravi (Florence), Jacques Bonnaffé (Commissaire Borel), Jérôme Deschamps (Antoine Méliot), Grégory Fitoussi (Stéphane Carel), Julie Dumas (Violette), Hugues Quester (Fantôme au paquet), Jérôme Mignon (Présentateur), Edouard Berchiche (Berton), François Bureloup (Chauffeur de taxi)
Un film de Josée Dayan (90 min – 2023) —Librement adapté du roman À cœur perdu de Boileau-Narcejac (Éditions Denoël, 1960) — Scénario, adaptation et dialogues Sylvain Saada — Chansons composées par Benjamin Biolay © Bambi Rose — Musique originale Bruno Coulais — Directrice de la photographie Kika Ungaro — Producteurs Dominique Besnehard et Antoine Le Carpentier — Production Mon Voisin Productions (Mediawan) — Avec la participation de France Télévisions
Adieu vinyle diffusé est diffusé lundi 18 septembre à 21.10 sur France 2
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