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La Story des JO

Tech
Publié le 22 février 2022

Les équipes de France tv Sport de la Direction des Moyens de Fabrication (labellisé sous le nom la Fabrique) et de la Direction des Technologies et des Systèmes d’Information (DTSI) ont déployé un dispositif important pour couvrir la 24ème édition des Jeux olympiques d’hiver.

Le groupe France Télévisions, détenteur des droits de diffusion télévisés en France pour les Jeux Olympiques d’été et d’hiver, s’appuie à chaque édition sur le principe de fabrication suivant : toutes les épreuves olympiques sont captées par le Service Olympique de Radiotélévision (Olympic Broadcasting Services), agence du Comité international olympique (CIO). OBS, considéré comme diffuseur hôte, délivre l’ensemble des signaux internationaux (signal vidéo des épreuves, graphiques et statistiques en anglais, les pistes audio dénuées de commentaires audio et avec le son d’ambiance des sites olympiques), aux différents repreneurs étrangers installés sur place ou dans leurs régies locales de production.

France Télévisions, comme les autres pays détenteurs de droits, “habille” alors les signaux internationaux en y ajoutant ses commentaires en langue française, reportages, plateaux de présentation, interviews des athlètes, etc. Cette année, comme depuis les JO d’été de Pékin en 2008, France Télévisions a opté pour le choix technique d’une réalisation à distance de Paris (appelée aussi remote production), augmentée depuis les Jeux d’été de Tokyo 2021 d’une brique supplémentaire : le pilotage d’un plateau virtuel à 8000 km de distance, une prouesse technique et technologique inédite.

En Chine, Le « bateau amiral » du dispositif technique FTV mis en place pour ces JO se situe au ZBC (Zhangjiakou Broadcast Center) dans la ville de Zhangjiakou à 200 km de Pékin et au plus près des épreuves de ski alpin. Le reste du dispositif est réparti sur trois sites : 

La phase d’installation au ZBC 

En pratique, il s’agit d’assurer le déploiement de tous les câbles (audio, vidéo, informatique, électrique, optiques…) ; la mise en place de la distribution électrique ; le montage du décor virtuel puis réel ; l’installation des éclairages ; la disposition du mobilier ainsi que la récupération de toutes les liaisons audios et vidéo commandées au préalable.  

Afin de s’adapter aux restrictions épidémiologiques, les équipes ont installé des « modules d’interview » autonomes dans les villages olympiques des 3 sites (pilotés depuis notre nodal ZBC) pour interviewer nos athlètes tout en préservant leur bulle sanitaire.

Ce dispositif a principalement été installé à Zhangjiakou dans les mêmes locaux qu’OBS. De même, piloté par la régie 3 (une des cinq régies du siège de France Télévisions) de Paris, le plateau est installé au ZBC permettant d’accueillir les consultants et les sportifs français à la fin de leur parcours.

Dans la lignée des dispositifs en remote production, 43 signaux des épreuves produits par OBS sont reçus à Paris, auxquels on ajoute les 8 caméras du plateau, les 7 caméras des zones mixtes et les 4 caméras des positions d’interview, soit 62 flux vidéo !

L’UER est chargé de transmettre 22 flux vidéo vers Paris, 6 flux vers Beijing. Les signaux audio (sons nobles et intercommunications) sont transportés via une liaison MADI tandis que l’ensemble des échanges de médias vidéo en mode fichier et les différents besoins bureautiques sont transportés via une liaison Ethernet.

Le travail de la production et du nodal ZBC est de transporter ces 62 signaux dans les 22 “tuyaux” en direction de Paris selon une programmation prédéterminée. En effet, les équipes de réalisation n’ont pas besoin simultanément de l’ensemble des 62 vidéos pour fabriquer le programme.

Les équipes présentes sur place peuvent ainsi compter sur une application développée en interne intitulée Portail JO qui permet de gérer la commutation entre tous ces signaux. Directement connectée au réseau informatique du CIO pour disposer de toutes les informations à jour l’équipe éditoriale n’a plus qu’à sélectionner les épreuves qui seront diffusées sur l’antenne. Cet outil, accessible par tous les acteurs techniques et éditoriaux permet de configurer les arrivées en régie, de préparer les enregistrements pour archivage et le scriptage pour le service des Sports (indexation des moments forts par saisie de mots-clés, très utile dans le cadre de réexploitaion des images dans d’autres programmes sportifs).

En régie 3, les équipes assurent la réalisation et le mixage du programme, la correction colorimétrique des images et l’intégration du décor virtuel sur la captation du studio à Pékin en « remote ». Elles pilotent également le plateau installé au ZBC à 8000km de Paris qui accueille les différents consultants et sportifs français à la fin de leur parcours. Un travail conséquent qui demande une coordination minutieuse avec les collaborateurs installés en Chine.

Pour compléter ce dispositif, une régie annexe est située au sein de la régie 3. Elle permet de fabriquer un programme parallèle à la régie principale pour diffuser les meilleurs moments à la fin des épreuves en direct, mais aussi pour reprendre une épreuve en direct pendant que la régie principale enregistre l’interview d’un invité et le magazine “JO Club” diffusé en fin de journée.

La bulle virtuelle    

Tout commence par la phase de conception il y a plus d’un an. Une équipe de vidéographistes là Nancy s’est chargée de concevoir la sphère et l’ensemble des objets 3D, éléments phares du décor des Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

Un dialogue constant s’est établit entre la société d’intégration Luxiris, le réalisateur Didier Fraisse , le directeur photo, les truquistes, la cellule Graphismes en Temps Réel (GTR) et les équipes de la vidéographie qui assurent la coordination artistique du projet. Pour s’adapter à la zone de relief montagneuse de la région pékinoise, une planche à idées (appelée « Moodboard ») a permis d’établir l’architecture, les paysages et la composition de la sphère. Une fois la validation obtenue par la Direction des sports, la phase de construction a démarré. Ce plateau dynamique est décliné en plusieurs temporalités (matin, midi, après-midi, fin d’après-midi et nuit) et est ponctué d’effets dynamiques (animation des cercles métalliques à l’ouverture de la sphère, déclenchement de feux d’artifices, apparition d’écrans virtuels…). Pour pallier la faible superficie du studio, la technologie du « mixing », qui consiste à reculer une caméra réelle tout en augmentant virtuellement la largeur d’un plan, donne l’illusion au téléspectateur que la vue extérieure de la bulle a été prise par un drone.

Zone mixte ou ZN = espace où les athlètes sont interviewés après leur performance.

ZBC = Zhangjiakou Broadcast Center

OBS ou Olympics Broadcast Services = la société de production du Comité International Olympique)

Contributeurs et responsables techniques :

Crédits photos :

 
Rédigé par Arnaud Duval, Audrey Calsat, Jason Vallée, Marc Côme, Mathilde Massing, Léa Formelli-Bacquet
Publié le 22 février 2022

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