Les conseils BD de Camille Diao

Rencontre avec Camille Diao, à l’occasion du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. La journaliste de « C ce soir » est membre du comité de sélection du Prix du Public France Télévisions qui sera remis samedi 1er février. Elle nous partage son rapport au neuvième art et ses coups de cœur.

Camille Diao, membre du comité de sélection du Prix du Public France TV


Fans de Culture : Quel est votre rôle en tant que membre du comité de sélection ?
Camille Diao :
Lorsque l’on m’a proposé de m’envoyer 51 bandes dessinées, et de toutes les lire en deux mois, forcément, je l’ai pris un peu comme un défi, mais aussi comme une grande chance de passer la tête dans des BD pendant deux mois. C’est pour ça que j’ai accepté de faire partie du comité de sélection du Prix du Public France Télévisions du Festival de la bande dessinée d’Angoulême. La particularité de ce prix, c’est qu’il est remis par un jury de lecteurs et de lectrices. Avec le comité de sélection, nous avons lu toute la sélection du festival, et nous avons choisi huit bandes dessinées que nous leur avons soumises. Maintenant, c’est à eux de jouer, et les débats, je pense, vont être assez ardus pour élire le ou la récipiendaire de ce Prix du Public.

Que représente la bande dessinée pour vous ?
C. D. : C’est à la fois un outil de travail, puisque j’ai un peu pris l’habitude, dans les émissions que j’anime, de recommander des bandes dessinées qui permettent de prolonger certains des sujets politiques ou sociétaux traités. Je trouve que la bande dessinée, c’est souvent un bon biais pour apporter un éclairage, avec un autre regard, sur ces thématiques-là. C’est aussi tout simplement un plaisir, le dimanche, avec un petit thé — j’allais dire au coin du feu, mais je n’ai pas de cheminée chez moi !

La meilleure bande dessinée pour découvrir la BD ?
C. D. :L’Aimant de Lucas Harari. Pour moi, cette bande dessinée, ça a été un choc esthétique. Je l’ai ouverte puis refermée, je pense, 40 minutes plus tard et je me suis dit : « Ah oui, en fait, c’est ça la bande dessinée. » Donc très bien pour découvrir et tomber dans le neuvième art, si on ne connaît pas très bien.

La meilleure bande dessinée pour rire ?
C. D. : 
C’est Ballades de Camille Potte, une BD à la fois féministe et médiévale, qui joue avec une espèce de faux vieux français du Moyen Âge. J’ai trouvé ces jeux avec la langue absolument hilarants.

La meilleure bande dessinée pour convaincre un sceptique ?
C. D. : 
La Vie pleine de joie du triste chien Cornelius de Marc Toricès, qui est une bande dessinée qui raconte une histoire, tout en traversant toute l’histoire de la bande dessinée, de Tintin à Mafalda, en passant par les comics américains des années 80. Si on n’est pas convaincu à la fin, c’est que ce n’est vraiment pas fait pour nous.

La meilleure bande dessinée pour voyager ?
C. D. :
 Il y a une BD assez extraordinaire qui est sortie il y a quelques années qui s’appelle Les Pizzlys, de Jérémie Moreau, qui est un voyage dans les paysages de l’Alaska, en même temps qu’un voyage dans la vision du monde et la philosophie des peuples autochtones du Grand Nord américain.