Dans les coulisses de « L’œil et la main » pour les 30 ans de l’émission

Pour ses 30 ans, L’œil et la main compte bien frapper fort ! La production a préparé des sujets touchants, utiles, passionnants et déconcertants pour vous faire entrer dans le monde des sourds. Nous sommes allés à la rencontre de son équipe, de ses témoins. Ils font désormais partie de l’aventure, mais ils ont aussi été les spectateurs de cette formidable révolution cathodique. 30 ans de génériques, 30 ans d’émotions et 30 ans de passion, racontés en seulement 3 minutes depuis les coulisses.

Ils sont producteurs, conseillers éditoriaux ou simples témoins de l’émission, mais ils ont grandi avec elle. Ils ont pu faire comprendre leurs problèmes à leur entourage et ils essaient désormais de faire de même pour tous les sourds et tous les entendants : l’équipe de L’œil et la main nous raconte comment et pourquoi on fait cette émission. Travailler pour et avec un double public de sourds et d’entendants, c’est un travail unique, c’est un travail d’orfèvre !

Laurent Valo :L’œil et la main, c’est une émission documentaire de 26 minutes diffusée sur France 5. Moi, je suis producteur, mais là, je suis en plateau pour faire le lancement du film, dans lequel il y aura des archives, des témoignages forts, à destination du public sourd et du public entendant.

David Roussef : Je suis David, infirmier sourd. J’ai déjà été témoin trois fois pour L’œil et la main. Cette émission m’a permis de découvrir le monde des sourds au moment où je rentrais dans cette communauté, à 15 ans. Ça a été l’occasion de découvrir énormément de choses, d’obtenir beaucoup d’informations, c’était très riche.

Laurent Valo : C’est l’unique émission en langue des signes diffusée sur France Télévisions, avec 28 films par an. C’est une émission qui rend les sourds visibles, car au quotidien on ne les voit pas.

Maud Colin :L’œil et la main, c’est une passerelle entre deux mondes : le monde des sourds et le monde des entendants. Cela permet à ces deux mondes de se rencontrer, de se découvrir, de se parler.

Laurent Valo : C’est une émission magique pour moi. Lorsque j’étais petit, issu d’une famille entendante, ce n’était pas évident pour ma famille de savoir quoi faire avec moi. Si L’œil et la main avait existé, elle aurait pu sensibiliser ma famille et mes parents, car elle donne des clés pour comprendre les sourds.

Valérie Giraud : Je connais L’œil et la main depuis que j’ai 15 ans. À l’époque, je me sentais très isolée. Je ne connaissais pas du tout le monde des sourds, et voir l’émission m’a permis de m’intégrer complètement dans cette communauté, dans ce nouveau monde. Cela m’a fait énormément de bien.

Maud Colin : L’œil et la main est produit comme beaucoup d’autres émissions, sauf qu’il y a deux langues, deux cultures, une équipe mixte composée d’entendants et de sourds, avec un regard croisé, pour un double public.

Laurent Valo : On parle de la situation des sourds dans le monde et dans la société. On aborde des thèmes tels que l’éducation, la politique, la culture. On filme les obstacles et les évolutions dans le monde sourd. De nombreuses personnes, au cours des tournages ou parmi les spectateurs, nous ont confié que l’émission leur avait énormément apporté dans leur vie.

Valérie Giraud :L’œil et la main m’a offert un nouveau parcours de vie, m’a permis de découvrir mon identité de femme sourde et d’en être fière, pour pouvoir avancer avec confiance.