Corse, l’épopée d’une île ! De la malaria à la dolce vita, ce documentaire retrace un siècle de bouleversements en Corse, entre mémoire intime et archives rares. Une île à part, fière, sauvage, lumineuse… et indomptable.

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"Corse, l’épopée d’une île", mercredi 30 avril à 21.05 sur France 3 et sur france.tv 


Résumé
L’île de Beauté fut longtemps une île de misère, où la malaria infestait les côtes et la vendetta gangrénait les montagnes. Ce n’est qu’en 1943 que la Corse, premier territoire français libéré, sort de son isolement. Les militaires américains transforment l’île en porte-avion géant, assainissent le littoral et font découvrir à la population locale les premiers bienfaits de la modernité. La Corse devient alors une destination de rêve pour les vacanciers venus du continent. Mais les clans politiques prennent en otage cette ruée vers l’or bleu : bétonisation, pollution, corruption. Le peuple corse se révolte, les plus radicaux prennent les armes, le pillage de l’île est enrayé. Pourtant, la fatalité continue. Les clandestins du FLNC, le Front de libération nationale corse, basculent dans une dérive mafieuse L’histoire n’est pas finie. La population insulaire, les femmes en tête, se révolte aujourd’hui contre cette violence. Les jeunes réapprennent à parler corse. L’épopée continue...


Note d'intention de Pierre Hurel
La Corse, « la plus proche des îles lointaines », comme disait l’un des premiers slogans touristiques dans les années 70, est un cas à part dans notre grande fresque nationale. Si la beauté de son territoire n’est contestée par personne, la relation entre les Corses et leur mère patrie est beaucoup plus compliquée. En gros, si l’on en reste au niveau des discussions de comptoir, les « Français » n’aiment pas trop les Corses et les Corses se méfient des Français… L’ambition de ce documentaire est de mettre à bas ces clichés, de dépasser ces à- priori, d’expliquer le lien indélébile qui unit la Corse et le reste de la nation France. Et pour cela, il faut remonter les méandres de son histoire depuis le début de l’ère moderne. Raconter le roman unique d’une île pas comme les autres… Pour retracer ce siècle d’histoire insulaire, nous avons choisi d’écouter des Corses nous raconter leur île comme on dévoile un album de famille. Et de faire parler les archives.

Écouter les Corses nous raconter leur île comme s’ils nous ouvraient leur album de famille, cela signifie dénicher des témoins dont la « petite histoire » raconte la grande Histoire, dont la propre trajectoire, celle de leurs parents, celle de leurs grands-parents nous permet de tourner les pages de ce roman corse. Comme cet éleveur de vaches corses, qui nous raconte comment son arrière-grand-père, issus de la noblesse locale, jouait les juge de paix pour apaiser les vendettas… Comme ce patron du tourisme qui nous décrit la transhumance de sa famille fuyant la malaria tous les étés au début du siècle… Comme cet ancien steward  qui se souvient de son premier pantalon, troqué à un soldat américain quand il avait 10 ans…Comme cette fille d’épicier qui a racheté le vieux palace balnéaire devant lequel elle rêvait lorsqu’elle était petite et l’a sauvé de la décrépitude… Comme cet ancien pionnier du mouvement autonomiste qui revit la colère des années 70, lorsqu’il a pris les armes pour sauver les terres de sa famille…

Faire parler les archives, c’est éviter au maximum d’utiliser les images comme de simples illustrations. Il s’agissait au contraire de rechercher, dans les nombreux documents (film, vidéo, photo) qui retracent l’évolution de la Corse au siècle dernier, des personnages incarnés et des situations précises. Nous allons faire découvrir au grand public des images méconnues, voire inédites. Les trésors cachés de Casa di Lume, la Cinémathèque de Corse, qui nous a ouvert son fond de films amateurs. Les films réalisés par l’armée américaine durant les 18 mois de sa présence sur l’île, entre 1943 et 1945. Les archives familiales que les témoins que nous avons filmés ont bien voulu nous confier.

Le film est rythmé par des images de paysages pour montrer la beauté unique de l’ile. La rudesse sauvage du maquis. La douceur du bord de mer. La Corse est une terre de contraste. Ce contraste géographique entre la Corse de l’intérieur et celle du littoral résume l’histoire contemporaine de l’île. Vendetta et dolce vita. Raconter la Corse depuis le début du XXème siècle, c’est passer de l’ombre à la lumière. Pas de façon linéaire, bien sûr. La période de l’ombre, avant la fin de la seconde guerre mondiale, est ponctuée d’éclaircies fulgurantes. Le temps du progrès est taché de zones obscures. Mais ce contraste historique existe, et il résume en creux l’âme corse, mélange de drames et de passions, de courage et d’insouciance, d’archaïsme et de modernité.

En un siècle, l’île de Beauté est passée d’une terre exsangue, exclue du progrès, figée dans son isolement, à un territoire fier, conscient de son potentiel unique, ouvert vers le futur. L’histoire d’une renaissance.

Pour poursuivre la soirée sur l'ïle de beauté, retrouvez à 22.50, le troisième épisode grand format de Chroniques d'en haut, présenté par Laurent Guillaume. Dans ce numéro intitulé Le souffle de l'eau, l'animateur part pour un périple en Corse en compagnie de Guillamue Néry, champion du monde d'apnée. 

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